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Fondamentalement, le Iaïdô est l’art de dégainer et de couper un adversaire, en un seul et même geste. Il ne s’agit pas pour autant d’une pratique barbare, mais bien contraire d’un art raffiné.
En effet, l’étymologie indique par le dô final qu’il s’agit d’une voie, et non d’une technique (jutsu). Entre efficacité du geste et interprétation, le Iaïdô s’affiche pleinement comme un art certes, mais un art martial.
Dès lors, on comprend mieux la richesse de l’ambiguïté étymologique du terme.
De façon neutre, on peut rapporter que i signifie « être », ai « unité » et dô « voie ».
Le Iaïdô serait donc la voie de l’unité des êtres, c’est à dire le moment de l’engagement du combat entre deux opposants. En ce sens, le Iaïdô est pleinement l’art de dégainer et couper en un seul geste, ce seul et même geste décisif pour tout combat. Mais, au regard de l’ambiguïté propre à la langue japonaise, il semble tout autant judicieux de comprendre les termes comme « voie de l’unité de l’être ».
C’est en ce sens que le Iaïdô se différencie du Kendo. Si le Kendo propose principalement une pratique entre deux opposants en armure, le shinaï (sabre en bambou) déjà dégainé, le Iaïdô quant à lui consiste à être seul face à soi même, avec un véritable sabre à la ceinture (obi).
Des considérations historiques permettent de mieux saisir les enjeux et les attentes de la discipline. Les origines supposées du Iaïdô remontent au Moyen-Age japonais. En proie à de constantes guerres, les combattants ont du rapidement parfaire leur maniement d’arme, notamment celui du sabre.
Initialement, deux formes étaient complémentaires dans l’étude du sabre : le Ken-jutsu et le Iaï-jutsu. Alors que le Ken-jutsu s’occupait du maniement technique du sabre une fois dégainé, le Iaï-jutsu avait pour objectif l’étude de l’action primordiale de dégainer et du geste consécutif : couper. En effet la vigilance était de rigueur pour le guerrier qui pouvait avoir à engager un combat à tout instant. Il était vital pour lui de prendre l’ascendant dès le début du combat, dès l’instant où les deux opposants dégainaient. C’est cette observation qui permettra plus tard la création du Iaïdô .
Lorsque la vie est devenue plus paisible et les guerres moins présentes, la notion de do s’est spontanément développée, au détriment de celle de jutsu devenue désuète. Il s’agissait dès lors beaucoup moins d’une technique de maniement efficace que de la recherche d’un travail personnel.
La tradition attribue la fondation du Iaïdô à un certain Hayashizaki Shinsuke Shigenobu né vers 1542 à Shinzaki en Dewa. De disciples en disciples, l’enseignement s’est diversifié et enrichi. De cette ramification sont nés différents styles. La postérité a nommé Koryû les différentes écoles qui ont découlé de ces variations.
Plus récemment, la Fédération japonaise de Kendô (Zen Nippon Kendô Renmei, ou ZNKR) a demandé à une commission d’experts de différents koryû de créer des katas inspirés de leurs écoles et représentatifs de celles-ci, afin de former au Iaïdô ses hauts gradés. Ainsi est né Seitei-Iaï. Ce concept rencontra un tel succès auprès des pratiquants de kendo, mais aussi des pratiquants et enseignants de Iaïdo que Seitei-iaï devint une base commune de travail. Aujourd’hui, l’étude de Seitei-iaï est indispensable pour les examens de passage de grade. Composé de sept, dix, puis douze kata, Seiteï-Iaï est très strictement codifié par des experts qui actualisent fréquemment les textes officiels fondateurs.
L’Ecole Lyonnaise de Sabre Japonais, forte de son affiliation à la FFJDA (Fédération Française de Judo et Disciplines Associées) propose principalement l’étude du Zen Ken Ren Iaïdô : Seiteiai. Par ailleurs, la pratique d’un Koryû est également proposée : Musôshinden Ryû.